
Hello !!!
On se retrouve aujourd’hui pour une course qui me tient particulièrement à cœur, le semi marathon Bazas-Langon. Alors que j’écris ces mots, je viens tout juste de récupérer mon dossard au village du semi installé au parc des Vergers de Langon. Nous sommes la veille du départ, et bien que j’ai des objectifs pour cette course, je ne sens pas la moindre pression monter en moi. Me connaissant, ça ne devrait pas durer.
Nous nous sommes donc quittés à l’issue du trail des Valentins, course que j’abordais sans le moindre objectif avec un plaisir immense. Mais je concluais aussi mon article en disant qu’il était temps de me mettre un coup de pied au cul pour la suite du programme, à savoir, le Bazas-Langon le 9 mars, le marathon de la presqu’île d’Ambès le 4 mai, et les 24h de Villenave d’Ornon en solo les 30 et 31 août. Alors que je suis en plein bilan de compétences jusqu’au 27 février, s’il y a bien une année qui va me permettre de consacrer du temps à l’atteinte de mes objectifs, c’est celle là. Clairement, je veux absolument passer sous la barre des 3h30 au marathon, et je n’arrêterai pas tant que je n’aurai pas atteint cet objectif. En cas d’échec, ce que je n’envisage pas le moins du monde, je me replierai sur La Rochelle le 30 novembre…
Le Bazas-Langon 2025 sera mon quatrième semi. Et mes 3 premiers semi-marathons, ce ne sont que des Bazas-Langon. En 2020, je bouclais donc mon premier Bazas-Langon en 1h42min28s. Quelques jours après, nous étions confinés. En 2021, bah Covid, pas de semi. Pas de semi, pas de semi. En 2022, au milieu des nombreux maillots blancs et verts des Rapetou, que je ne connais que de notoriété, je termine mon deuxième semi en 1h39min26s. En 2023, portant fièrement le maillot des Rapetou, je finis mon 3ème Bazas-Langon en 1h35min30s, soit 30 secondes au dessus de mon objectif initial. En 2024, à mon grand désespoir, la course ne s’est pas tenue. Cette année, parce que j’espère être encore capable de progresser, je dépoussière mon vieil objectif de 2023 et je vais tout faire pour aller chercher ces trente secondes et passer sous la barre des 1H35 (émoji doigts croisés, émoji doigts croisés, émoji doigts croisés).

Chez les Rapetou, le Bazas-Langon est une institution. La tradition veut que les Rapetou grimpent sur le podium pour se voir décerner le trophée du club le plus représenté. Chaque année, les maillots blancs et verts envahissent le semi ainsi que le Coimères-Langon qui fait 12km. Du coup, nos quatre entraînements hebdomadaires portent essentiellement sur la préparation de cette course. Notre fameux Coach nous prépare un plan avec des allures et des séances de fractionnés adaptées. Des reconnaissances du parcours sont également prévues.
Me concernant, après une fin d’année 2024 et un début d’année 2025 compliqués, il semble, qu’entre le sommeil et l’alimentation, je sois en train de retrouver un certain équilibre. Hallelujah. J’oscille entre quatre et cinq sorties par semaine. Pour ce qui est de mes entraînements solos, j’opte systématiquement pour des côtes autour de chez moi. Les côtes. Raaah ces satanés merdasses de côtes… En 2020, je ne savais même pas ce que c’était de courir sur une côte. En même temps, je n’y voyais aucun intérêt… Pendant la course, je m’étais carrément arrêté pour faire une pause à la sortie de Cazats. En 2022, ayant complètement zappé cette histoire de côtes, je m’étais arrêté avant de passer sous le pont de l’autoroute, avant Coimères. Jamais deux sans trois quand on est idiot, si je ne m’étais pas arrêté en 2023, j’en avais chié comme pas possible mais avais pu compter sur le soutien de Serge tout au long de la course.
Cette année, j’ai décidé de faire des côtes un point fort. Pas question de craquer une nouvelle fois, et à mesure que les jours avancent, je monte et je descends, inlassablement. A ce jour, et après avoir cumulé 2584m de dénivelé positif sur l’année 2025, je pense avoir réussi à faire des côtes un atout et j’ai franchement hâte de tester les effets de cet entraînement le jour J.
Alors que les vacances scolaires approchent, je passe un accord avec la maman d’Aubin (qui fera aussi son premier semi lors du Bazas-Langon), pour qu’elle me garde Aubin afin que je puisse maintenir mes entraînements la semaine du semi. Mais à mesure que le temps passe, mon bilan de compétences, le travail sur moi-même et mes réflexions me font comprendre que j’ai vraiment besoin de changer d’air. Je réserve donc un Airbnb à Port des Barques du 3 au 6 mars en croisant les doigts pour que cette semaine de repos ne plante pas mes objectifs. Après tout, ça me fera peut-être le plus grand bien de démarrer cette course avec des jambes reposées.
En attendant, je continue les fractionnés aux côtés de Jérémie qui me donne beaucoup de fil à retordre. Les mercredis soirs, bah soit je bave bouche ouverte devant ma télé, soit je m’endors sur mon canapé. Ah oui, parce que j’ai enfin changé de canapé! Enfin ça vous vous en tapez… Quoiqu’il en soit, je gagne en confiance mais j’ai du mal à comprendre comment je vais pouvoir tenir un semi à 4min30 au kilomètre. C’est pourtant, à une seconde prés, ce que j’ai fait il y a deux ans. Mais là, je suis incapable de dire si je suis plus rapide qu’il y a deux ans, et la reconnaissance du parcours, le 23 février, me met le doute…
Le 23 février, je retrouve Jérémie, Christophe, Jean-Christophe et Serge. Nous allons partir de Bazas et faire l’intégralité du semi en suivant le plan de Coach Fabrice : 1h00 de footing, 40min allure semi et 10 à 20min de footing. J’ai les jambes lourdes, jambes qui n’ont pas pris de repos depuis longtemps maintenant. Si l’heure de footing passe crème, je pars comme un dératé pour les 40 minutes à l’allure semi. Enfin, je dis comme un dératé, je parle de 4’26, 4’29, 4’34 au kilo, ce qui est clairement mon objectif. Mais je suis mal. Très mal. Après 20 minutes, j’ai clairement envie d’arrêter, je galère pour m’accrocher à Jérémie, et dans la douleur, je finis par me laisser distancer, essoufflé.
A deux semaines de la course, le doute vient de s’installer. J’ai pas de cardio, j’ai mal aux pattes et je commence à ne plus y croire. Je passe une journée chaotique et je décide d’attendre mercredi pour courir à nouveau. Le 26 février, alors que le doute ne me quitte plus depuis Dimanche, j’arrive au club pour une séance de fractionnés durant laquelle il va falloir enchaîner 4 fois 2000 mètres. Etonnamment, la séance se passe merveilleusement bien. Je rentre chez moi rassuré, mais le doute ne me quittera plus.
Bon. J’ai fini mon bilan de compétences, dernière sortie longue le Dimanche 2 mars, on verra la semaine prochaine, maintenant il est temps de partir en vacances!

J’ai bien cru que ces vacances n’arriveraient jamais… Et le programme va être costaud parce qu’à part pour bouffer, hors de question de poser nos fesses. Nous arrivons à Port des Barques le lundi 3 en fin de matinée. On décharge la voiture rapidement avant de foncer vers l’île Madame. La marée montante recouvrira la Passe aux Bœufs (passage pour accéder à l’île) à 16h30. Si je fais croire à Aubin qu’on va rester bloqués sur l’île, je reste confiant. Après avoir fait le tour de l’île, direction Rochefort que nous visitons à la hâte mais qui restera pour moi une destination à la fois troublante et émouvante…
Mardi 4, Aubin a super bien dormi… Direction l’aquarium de La Rochelle avant la visite du Vieux Port. Restaurant en face de l’Hôtel de ville, fin de la visite du vieux port, un p’tit tour de grande roue, ah, et un autre, et encore un autre, et enfin un dernier avant de prendre la direction du port des Minimes. Je rêvais de voir le Phare du Bout du Monde. Magnifique mais loin. Allez, on va traverser la plage. Encore un peu loin… Marée basse, on peut longer la pointe des Minimes pour s’approcher un peu… Ah enfin, là ça ressemble à quelque chose. Et si, en esquivant l’eau, on tentait de s’approcher au plus prés… Voilà, là c’est parfait. On pourrait presque toucher le phare du bout des doigts.
Mercredi 5, Aubin a encore mieux dormi. Moi qui suis phobique des coups de Soleil, j’en ai pris un petit hier. L’espace d’un instant j’ai cru que ma vie s’arrêtait… Direction Fouras où on doit prendre le bateau à 11h30 pour passer la journée sur l’île d’Aix. Arrivés à Fouras, j’apprends que comme ce sont les vacances d’hiver, nous n’aurons pas de vélo sur l’île. C’est fermé. Bon, j’ai le vélo d’Aubin dans la voiture, je le suivrai à pied. Clairement, il ne règlera pas sa roue sur le pas de son père. Mais peu de monde, pas de voiture, je le laisse vivre sa vie en hurlant son prénom de temps en temps pour lui signaler que j’existe. Avant de partir, je luis avais imposé deux épisodes de Fort Boyard pour qu’il puisse avoir un petit peu ce regard merveilleux en le découvrant au milieu de l’océan. Bon clairement, j’ai fait un flop.
Jeudi 6, bin c’est passé super vite ces vacances! Direction le zoo de la Palmyre où j’attendrai 45 minutes pour avoir nos paninis laissant Aubin devant le spectacle des otaries. Alors que je le regarde, je me dis qu’il doit avoir très chaud dans sa doudoune, mais hors de question de perdre ma place dans la file d’attente. Après le zoo, direction le phare de la Coubre pour boucler définitivement ces vacances.








Vendredi 7, après une journée de repos, je remmène Aubin chez sa mère avant de filer à mon dernier entraînement avant le semi. En effet, j’ai des jambes très reposées. Pas la moindre douleur, la moindre courbature, je ne sais pas ce que ça signifie. Christophe est sur place. Nous attendons un moment, mais aucun Rapetou à l’horizon. Nous finissons par partir tous les deux pour un blablarun de 50 minutes. Les sensations reviennent vite, le cardio lui, est totalement absent. Après, j’ai beaucoup vapoté pendant les vacances…
Samedi 8, je ne lèverai mon cul que pour aller récupérer mon dossard. Je croise quelques Rapetou, Aubin est là aussi, la tension est palpable autour de moi. De mon côté, rien. Pas la moindre boule au ventre.
Dimanche 9 mars, Jour J
Je vous raconte pas le Soleil qu’on a depuis une semaine. C’est absolument incroyable. Ce matin, il pleut. J’ai pris deux anxiolytiques hier soir, j’ai mis sept réveils ce matin, j’ai dormi comme un bébé. Je déjeune et fonce sous la douche. Je pisse, ça sera la dernière puisque je n’arriverai pas à pisser sur place… Interdiction de boire donc. J’arrive à Langon sous la pluie et monte dans le bus avec un Olivier, deux Sandrine et Magali. Nous arrivons à Bazas sous la pluie, et petit à petit, le nuage de Rapetou grossit. Photo de groupe avant d’aller nous échauffer. Alors que la fine pluie devient averse, pas loin de 900 coureurs ont trouvé refuge sous les arches qui encerclent la place de la Cathédrale de Bazas. Il est désormais temps de prendre place sur la ligne de départ. J’ai compris que je n’aurai pas la moindre boule au ventre aujourd’hui, j’espère que c’est de bon augure. Proche de la ligne de départ, aux cotés de Jérémie et de quelques autres Rapetou, j’attends le coup d’envoi de mon quatrième Bazas-Langon.

Feu! D’entrée, c’est le couac. Nous sommes pris dans l’entonnoir du départ et ça part pas assez vite. Je suis Jérémie qui se fraye un chemin entre les coureurs. C’est un départ compliqué. Sous le déluge, je manque de tomber à deux reprises. Nous croisons Eric qui fait les premières photos au démarrage du premier faux plat. Le groupe commence à s’étendre. Nous passons le premier kilomètre à notre entrée sur la route de Cazats. 4min39. C’est déjà 9 secondes de perdues sur l’objectif. Rien de dramatique quand on sait que la deuxième partie de course est nettement plus roulante. Malgré tout, ça met un petit coup au moral. 2ème kilomètre, 4’38. C’est le kilomètre avec le dénivelé le plus important. Je ménage mon souffle dans l’espoir d’avoir le cardio nécessaire pour la suite. 3ème kilomètre, 4’35. Je commence à prendre peur… A la va vite, j’évalue mon retard, sur la base de mon objectif, à une vingtaine de seconde. Néanmoins, je trouve les côtes confortables et j’arrive à les enchaîner sans la moindre difficulté. Mon atout majeur étant la descente, je pique une accélération au 4ème kilomètre pour retomber à 4’10. Ouf, me voilà revenu à l’équilibre. Je comprends au 5ème kilomètre que j’ai perdu Jérémie. Nous avons discuté avant la course, il n’est pas dans sa meilleure forme. Je repère devant moi, deux Rapetou, David et Florian qui m’ont distancé. Mais je sens que je suis dans un bon jour, un de ces jours où il faut saisir sa chance.
J’ai l’avantage de connaître le parcours et je sais que si je reste en forme, je peux attaquer après le 8ème kilomètre. Kilomètre 5, 4’30, c’est tout bon. J’ai la dalle. Je prends un premier sachet de gel. J’avais peur de trop manger au petit dej, mais à présent ce sont pas loin de quatre heures qui me séparent de mon seul repas. Nous entrons à présent dans Cazats. Les encouragements d’Eric à nouveau. Je ne comprends pas comment il est arrivé aussi vite. Et Camille et Loulou dans le virage. Avec une météo pareille, je ne m’attendais pas à les voir et leurs encouragements me font un bien fou. J’en profite pour accélérer. Kilomètre 6, 4’21, ça y est je commence à prendre des secondes d’avance. Au kilomètre 6, ce sont les encouragements d’Elodie qui blessée, attend Juliane pour la suivre en vélo. J’ai eu une conversation avec Elodie au sujet des coureurs qui se mouchent en fermant une narine avec un doigt avant de souffler avec l’autre. Chez nous, c’est le genre de truc qui nous met inévitablement de la morve partout. Au démarrage de ce 7ème kilomètre, j’avais prévu d’expulser ma morve d’un souffle pour lui faire la blague, mais ça c’était avant de voir qu’elle était accompagnée de sa maman. Je ravale donc ma morve. C’est peut-être un mal pour un bien. Je passe devant David avant de boucler ce 7ème kilomètre en 4’20. J’ai un début de pointe qui m’oblige à respirer plus fort. Je décide de ralentir pour éviter de déclencher cette pointe qui pourrait me ralentir considérablement. Après le premier tiers de course, je commence à croire que les planètes sont suffisamment alignées pour faire de mon premier objectif de l’année une réussite. Kilomètre 8, 4’35, faux plat interminable et évacuation de la pointe. Je peux redémarrer.
Alors que ma vitesse augmente, je passe devant Florian. A peu de choses prés, on est à la même allure, et alors que nous passons sur le pont de l’autoroute avant d’entrer dans Coimères, Florian me repasse devant. Je le doublerai à nouveau sur la descente du pont. Kilomètre 9, 4’21. Au loin, je vois Damien qui semble se rapprocher. Ca fait bientôt deux semaines qu’il a choppé la grippe et clairement, ça lui a mis un coup. Entre courbatures, fatigue et manque d’entraînement, ce Bazas-Langon tombe au pire moment. Nous sommes à l’entrée de Coimères, et alors que je m’apprête à dépasser un groupe de trois coureurs, le gars juste devant moi me pète à la gueule. Genre, je suis vraiment à moins d’un mètre de lui, sur le point de le doubler, et voilà que j’entends la détonation de son pet. J’accélère pour ne pas rester derrière. Il ne me regarde même pas. Il fait comme si c’était pas arrivé mais moi y’a pas à chier, je sais très bien que c’est lui qu’a pété. Kilomètre prout, 4’09. C’est gagné, je le sais, je le sens. Sans tremblement de terre, sans tornade ou autre tsunami, je sais que mon objectif est acquis. Reste à savoir combien de secondes je peux encore aller chercher. D’autant que là, ça descend beaucoup et je me sens très rapide. Kilomètre 11, 4’04. Je ferai pas mieux mais je ne diminue pas la cadence pour autant. Kilomètre 12, 4’06.
J’ai du mal à calculer mais l’espace d’un instant je commence à rêver des 1h30. Je comprends vite que c’est pas réalisable et je préfère assurer ma course sur un faux plat qui me met en difficultés pour la première fois depuis le départ. Je commence à avoir le poids de la course dans les jambes et à me sentir faible aussi. Kilomètre 13, 4’23. Je profite de la descente pour m’hydrater et prendre un nouveau gel. Quoiqu’il en soit, tant que je reste sous la barre des 4min30 au kilo, j’assure l’avance que j’ai prise jusqu’à présent. Je ne craque pas, mais surtout, je n’ai pas envie de me donner les moyens de craquer. Kilomètre 14, 4’16. Avant de passer le kilomètre 15, je rattrape Damien. On échange quelques mots rapides. Il subit les effets de la grippe, il ne va pas bien du tout. C’est toujours compliqué de trouver ses camarades dans de mauvaises postures. C’est la cruauté du sport. Vous savez à présent à quel point je peux mal vivre de passer à côté de mes objectifs, mais je ne suis pas le seul. Kilomètre 15, 4’18. Une côte après ma rencontre avec Damien. Pour moi aussi, ça commence vraiment à devenir dur. Je me sens fatigué et moins puissant. Je me laisse doubler à trois reprises au moins. Allez ! Kilomètre 16, 4’28.
Kilomètre 16, franchement, je suis presque arrivé là. C’est pas le moment de faiblir. Plus que cinq kilomètres. Cette perspective me donne l’énergie dont j’ai besoin. Parce qu’en réalité, depuis le début de la course, les kilomètres s’enchaînent à une vitesse folle. J’ai même pas remarqué qu’il s’est arrêté de pleuvoir. A quel moment la pluie a cessé de tomber ? Je n’en ai pas la moindre idée. Kilomètre 17, 4’23. C’est bien, c’est l’allure à maintenir jusqu’à l’arrivée. Je me cale sur ceux qui viennent de me doubler. Kilomètre 18, 4’22. Plus que trois kilomètres. J’ai activé le mode robot, il faut que j’en garde pour mon sprint. Aubin et son beau père seront sur la ligne d’arrivée. Je ne veux pas qu’il ait l’image d’un papa en difficulté. Lui qui fait que dire qu’il court plus vite que moi, lui qui rêve de participer à des courses pour enfants… Kilomètre 19, 4’12. C’est parfait mais je lève le pied, j’en peux plus, je bois les dernières gorgées. Je me laisse distancer mais j’ai envie de sourire pour la photo que Jean François s’apprête à prendre. Kilomètre 20, 4’23, allez c’est la fin de la course. Un kilomètre encore. Je peux accélérer. On entend à présent le micro qui résonne sur le village d’arrivée. Je peux doubler le gars en orange devant, allez! Kilomètre 21, 4’11.

J’attaque le sprint final à l’entrée du parc des Vergers. J’entends mon prénom, mais surtout, à quelques mètres de l’arrivée, je croise le regard d’Aubin qui fait monter en moi une émotion incontrôlable. Je franchis la ligne. Je me retiens, on met la médaille autour de mon coup, je me retiens, on me donne les récompenses et je finis par m’effondrer sur la barrière métallique. La tête sur mon bras, je laisse les larmes s’échapper avant d’entendre la voix d’Aubin que j’embrasse aussitôt.
Je finis ce semi en 1h32min14s, et, alors que j’avais prévu que cette année soit la dernière année de défis et de contraintes, aujourd’hui, je retourne ma veste. L’année prochaine, je mets la barre des 1h30 au centre de mon viseur…

A tous les photographes des Rapetou, Jeff, Eric, Bernard et Sylvie, merci…
Merci à Coach, parce que ces résultats là sont aussi ceux de tes entraînements. Et j’ai tellement hâte de la course imminente qui m’attend! Céline, je crois qu’on s’est tout dit… Mais ton parcours, tes dix dernières années, ce semi, ça ne m’appartient peut-être pas, mais je ne peux m’empêcher d’être fier. Juju, je suis convaincu que ce qui t’arrive aujourd’hui rendra ta victoire plus belle encore. La motivation qui va suivre ce Bazas-Langon, cette motivation là, elle va être complètement folle!
Vous l’aurez compris, on se retrouve après le 4 mai, et j’espère vous annoncer de bonnes nouvelles. Une chose est sûre, la pression va monter d’un cran.
