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Pic de Néouvielle 2022

Bonjour

Je vous racontais il y a quelques jours mon échec de l’ascension du pic Gourdon dans les Pyrénées. Il aurait été mon premier 3000, et depuis 2016, ce challenge me tenait particulièrement à cœur.

Mais l’orage menaçait et ne me donnait pas d’autre choix que celui de redescendre. Pas grave. Je ne peux rien contre la météo. Je rentre sans le moindre regret, heureux d’assister à la première rentrée des classes de mon amour d’Aubin, trop content de découvrir l’école. Mes vacances touchent à leur fin, et si je n’ai aucun regret quant à l’ascension du Gourdon, l’amertume se fait tout de même ressentir. Ces vacances étaient ma seule fenêtre de tir. Je suis obligé de décaler mon 3000 à 2023.

A moins que…

Et si je retournais dans les Pyrénées ? Je ne reprends le travail que mardi. Si je trouve un 3000 facile à faire en une journée, c’est le jackpot. Vite, j’allume mon ordinateur et j’ouvre mes bouquins. Bingo, je viens de trouver trois pics. Le Taillon, 3144m, 7h de randonnée à Gavarnie. Le Petit Vignemale, 3032m, 9h de randonnée au cœur du massif du Vignemale. Et enfin le pic de Néouvielle, 3091m, 6h30 de randonnée dans le massif du Néouvielle.

Le 30 septembre 2016, nous avions déjà tenté, avec mon ami Yoan, l’ascension du Néouvielle. Voilà un moment que je n’avais pas fait de randonnée dans les Pyrénées. Souvent dans mon enfance, et une fois en 2009 avec mon ex petite amie. L’idée de marquer le coup par un sommet est très tentante. Mais après quelques dizaines de minutes de marche, je découvre avec stupeur que j’ai le vertige. Je suis obligé de ralentir la cadence, de réfléchir à chaque fois que je pose un pied. Je ne peux regarder ni en haut, ni en bas. Yoan a beau me soutenir, m’encourager, je suis tétanisé. Nous atteignons le glacier du Néouvielle. Je suis tellement crispé que j’en ai mal aux jambes, aux genoux. A force de les plier pour ne pas être debout sur les rochers, mes efforts sont multipliés par deux. Il est l’heure de manger. Nous nous installons au dessus du glacier, sur la gauche. L’endroit est plutôt sécurisé, mais je suis mort de trouille. Yoan me dit que le pic du midi est juste en face de nous, que la vue est superbe. Je peux à peine regarder. Nous sommes obligés d’arrêter là.

Yoan et moi pendant l’ascension du Néouvielle

Je suis têtu. Je vis cette expérience comme un échec et cette idée de faire un pic de plus de 3000 mètres devient une obsession. Mais il va falloir travailler. Au fil des années, j’enchaîne seul, ou avec Yoan, ou avec Loulou, des randonnées de plus en plus exposées, escalade, via ferrata et en août 2021, Yoan et moi parvenons au sommet du pic de Hourgade au départ de la station de Peyragudes. Me voilà enfin sur une arrête sommitale. J’en ai tellement rêvé. Je suis fier. D’autant que le travail a payé. Si je ne me sens pas comme un poisson dans l’eau, je réalise que quelques années plus tôt, j’en aurais été incapable. Seulement voilà, le pic de Hourgade, n’est pas un 3000. Il culmine à 2964m d’altitude. Il manque 36 mètres. C’est pas grand chose mais je ne saurais m’en contenter.

Au sommet du pic de Hourgade

Entre le Taillon, le Petit Vignemale et le Néouvielle, je choisis de prendre ma revanche sur le Néouvielle. D’une part parce que c’est le plus rapide, mais aussi parce que si ma mémoire est intacte six ans plus tard, je réussirai peut-être l’exploit de ne pas me perdre cette fois. Ça sera pour samedi. Non. La météo est dégueulasse. Dimanche. Dimanche il fait beau. Et s’il fait vraiment beau, je ne me donne pas d’autre option que celle d’arriver au sommet. Seulement voilà, pour ceux qui me connaissent, vous savez qu’avec moi, rien n’est jamais facile.

Nous sommes Dimanche. Je démarre la voiture à 4h30 après 4h de sommeil. Ça pique un peu, mais je suis motivé. Je m’arrête sur l’aire de l’Adour, une aire de repos sur l’A65. Il me faut un Redbull. 50% de réduction sur le deuxième. Je sens que ça va être une bonne journée. Je quitte l’aire de l’Adour. Mon GPS m’a rajouté pas mal de minutes. Pourtant je ne suis pas resté longtemps. Putain ! J’ai fait demi tour. J’ai repris la direction de Bordeaux. Je ne pourrai revenir dans la bonne direction que dans 27 kilomètres. Sérieux ? 54 kilomètres de plus. Je suis fou de rage. Alors que je repasse devant l’aire de l’Adour, j’ai déjà englouti mes deux Redbull et ma chocolatine.

J’approche du parking du lac d’Aubert, point de départ du pic de Néouvielle. Il me reste 35 minutes de route. J’avance. Il me reste 50 minutes de route. 50 minutes ? Putain ! Alors que je chantais « T’aimer sur les bords du lac, Ton cœur sur mon corps qui respire », j’ai pas du tout pensé à regarder mon GPS. Julien Doré m’a fait perdre 15 minutes. Je suis fou de rage.

J’arrive enfin dans la réserve du Néouvielle. Avant de monter au parking, qui est payant, il faut prendre un ticket. J’appuie sur le bouton. La barrière s’ouvre. Pas de ticket. J’appuie encore et encore sur le bouton. Pas de ticket. Allez, je suis pas à ça près. J’attends gentiment que les vaches dégagent de la route, il est 8h30, je suis enfin garé sur le parking du lac d’Aubert. Pas de temps à perdre, je me lance. Je me souviens qu’il faut longer le barrage du lac que je ne vois pas depuis le parking. En même temps, je n’ai pas pris le bon chemin. Un gros fossé que je ne peux pas enjamber me sépare du barrage. Heureusement, il y a un panneau que je fais semblant de lire attentivement pour que personne ne croit que je suis parti dans la mauvaise direction après 20 secondes de marche. C’est bon, j’ai pu traverser le fossé. Je suis contre le lac. La chanson de Julien Doré me revient en tête, « T’aimer sur les bords du lac, Ton cœur sur mon corps qui respire »

lac d’Aubert

Des souvenirs me reviennent. Ça va faciliter mon ascension. Nous sommes nombreux sur le départ. Devant moi, il y a une famille de randonneurs. Ils sont six ou sept, accompagnés d’enfants. Si eux arrivent en haut, hors de question que je me défile ! Je décide de les suivre à droite à la sortie du barrage. Ils font déjà une pause, je suis obligé de passer devant. L’angoisse. Me voilà de nouveau à suivre les cairns (amas de cailloux disposés par les randonneurs pour baliser l’itinéraire). La famille est derrière moi un peu plus bas. Du Néouvielle, je garde le souvenir de gros rochers à devoir escalader pendant presque tout le parcours. C’est pas facile mais en montagne c’est ce que j’aime le plus. Voilà d’ailleurs que se dresse devant moi, le premier vallon de rochers. Il est costaud. Les cairns m’emmènent vers la gauche. Je grimpe. A vue d’oeil, les cairns mènent jusqu’en haut de la montée de rochers qui se termine à flan de montagne. Et après quoi ? Je grimpe la paroi à mains nues ? Non, on n’a jamais pris ce parcours avec Yoan. Déjà, dès le départ, on montait sur un chemin de terre pendant un long moment. Là j’ai pas fait ça, et je me demande bien ce que je suis en train de faire, si ce n’est du grand Josselin Martineau. Je me retourne. La famille discute. Ils sont bien plus bas que moi. J’entends le garçon dire « le chemin est là ». Je viens de me faire chier à grimper ces rochers sur la gauche, que je vois la famille, bien en dessous de moi, filer tranquillement sur un chemin côté droit. je peste. Est ce que je dois faire demi tour ? Quel est le con qui s’est amusé à disperser des cairns aussi loin du chemin ? A priori, si je continue en suivant les cairns, je traverse les rochers, ce qui m’emmènera du bon côté, mais bien trop haut. Bon quitte à me planter, autant le faire en beauté. Je saute d’un rocher à un autre tout en redescendant. J’entends qu’un homme hurle. Encore et encore. Il ne s’arrête pas. Je ne le vois pas. J’angoisse. Soit quelqu’un a dévalé, soit quelqu’un se fait attaquer par un animal. Je m’arrête pour essayer d’entendre ce qu’il dit. Je ne comprends pas.

Je reprends, et finis par arriver sur le chemin. La famille a totalement disparu. Ça recommence à hurler. Je lève la tête. Un troupeau de moutons arrive droit sur moi, suivi du berger qui gueule après son chien. Les moutons passent à ma gauche, à ma droite, je suis cerné. J’avance l’air de rien. Sans faire le fier ou quoi. Les moutons font demi tour. Ils me suivent. Super, je vais me faire piétiner par un troupeau de moutons. La honte. Je monte droit vers le berger qui me dit que je suis en train de me planter de chemin. Il me montre l’itinéraire. Je n’ose pas lui dire que si je suis monté jusqu’à lui, c’était dans l’espoir que son chien gnaque les moutons sur le point de m’attaquer. Et non, pour une fois, je ne suis pas perdu. Je le remercie et reprends mon itinéraire pendant que les moutons s’éloignent de moi.

A partir de maintenant, impossible de se perdre. Paroi loin à gauche, paroi loin à droite, à moi de choisir l’itinéraire qui me semble le meilleur, tous mènent à destination. Il y a un groupe de cinq personnes qui escalade les rochers sur la gauche, et trois espagnols qui ont choisi la droite. Je pars au milieu. J’avance vite. Les espagnols me rejoignent au milieu. C’est top, je vais monter un peu avec eux. Ah non, ils ont faim. Ils s’arrêtent manger.

Au bout d’un moment, je reconnais un gros vallon de rochers. En 2016, nous l’avions pris à gauche. J’étais à quatre pattes. C’était infernal. J’ai mangé avec Yoan il y a deux jours. Il m’a dit de prendre à droite cette fois. Je m’exécute. Effectivement, les rochers sont moins gros et l’ascension est plus rapide et moins éprouvante. Un jeune homme est à gauche. Nous nous saluons de loin et avançons chacun de notre côté. Il comprend en me voyant et finit par traverser. Pourquoi nous n’avions pas fait ça en 2016 ? Nous en profitons pour faire une pause et discuter. Romain vient de Toulouse et a choisi de faire son premier 3000 aujourd’hui. Nous sommes dans la même situation. On décide de continuer ensemble. Je précise que même si ce n’est pas du tout le cas à l’heure actuelle, je peux être sujet au vertige. Mais c’est vrai que pour l’instant, l’ascension ne me pose pas le moindre problème. Je le laisse passer devant en lui expliquant que si j’y vais moi, ça sera le début des emmerdes.

vallon de rochers

Nous progressons vite et arrivons rapidement au glacier qui a presque totalement disparu depuis la dernière fois. Sur la gauche, je reconnais l’endroit où nous avions stoppé avec Yoan. J’avais tout donné. J’étais allé bien au delà de mes capacités et le traumatisme allait perdurer. Au retour, alors que Yoan conduisait, je n’avais pas pu regarder par la vitre. Arrivés à la bergerie, j’avais eu le vertige en montant l’escalier. Aujourd’hui : rien. Je regrette qu’il ne soit pas là. Je ne sais pas encore si j’atteindrai le sommet. A partir de maintenant, je ne sais pas ce qui nous attend. Bien sûr, j’ai lu des résumés de l’ascension du pic, mais comme souvent, ce qui peut être côté « facile », peut ne pas l’être pour moi. Les topos d’ascensions ne mentionnent que rarement la notion de vertige.

Au loin nous apercevons la cheminée qui mène au pic. Ça y est, le pic de Néouvielle se dresse droit devant nous. En 2016, nous n’étions vraiment pas loin mais j’aurais été incapable de fournir l’effort. Il nous reste un gros dédale de rochers à gravir. Des rochers plus compliqués. Plus exposés. Pendant l’ascension, je fais l’erreur de me retourner, le vide est terrifiant. Depuis que je lui ai parlé de mon vertige, Romain ne cesse de me demander si ça va. Jusqu’à présent, ça allait très bien. Maintenant, c’est une autre affaire, nous sommes proches du bout, je sais que si je ne me retourne pas, j’irai en haut. Nous montons sur certains rochers qui penchent vers le vide. Je ne suis pas encore tétanisé mais je dois systématiquement poser les mains sur les pierres avant d’y mettre les pieds. je ralentis. Romain me dit de prendre mon temps. Il n’est pas pressé. Il trace la voie en me demandant mon avis. Il comprend que moins les roches sont exposées, mieux je me porte. Je suis content qu’il soit là. Seul, j’aurais galéré. J’aurais eu des difficultés à repérer les cairns.

dédale de rochers avant le pic

Plus nous montons, plus ça devient difficile. Mais je comprends que si prêt du but, je ne lâcherai pas. Je sais que dans quelques minutes, je serai sur la cime du Néouvielle. Je le dis à Romain. C’est gagné. Je gagne aussi en confiance et je redouble d’efforts pour arriver au pied de la cheminée. Dans les topos sur le pic de Néouvielle, la cheminée est souvent mentionnée comme passage peu aisé. Une grande roche se dresse à la verticale. L’escalade est délicate mais jouable. Nous rejoignons dans la cheminée, le groupe de cinq croisé plus bas.

La cheminée est vaincue, nous arrivons au sommet. Il faut aller sur la droite et traverser une grande roche lisse pour rejoindre la cime. Je panique. Je vois du vide de tous les côtés. En haut, il n’y a pas de place. Je vois une quinzaine de personnes, dont la famille. J’ai peur de la bousculade. De mes mains, je saisis une brèche dans la roche lisse et m’allonge. Je ne suis pas bien du tout. J’ai mal au ventre, j’y vois trouble. J’ai le cœur qui bât à 3000 à l’heure. Juste au dessus, je vois deux enfants de la famille, un garçon et une fille. Ils sont dans une cuvette. Deux mètres carré de terre entourés par le pic. Alors qu’ils se préparent à partir, je suis impatient de rejoindre la cuvette. Ça y est. Ils s’en vont. Je me rue sur la cuvette. Je peux m’asseoir. Pas me mettre debout mais c’est mieux que rien. Romain me rejoint. Nous allons pique niquer ici.

La cime commence à se vider. Je me sens de mieux en mieux. J’arrive à me mettre debout et à regarder le paysage. C’est à couper le souffle. Le pic de Néouvielle a une double cime. Nous sommes à droite. A gauche, la cime est vertigineuse. Il n’y a pas d’espace plat. Seule la montagne dressée. Il y a du monde sur cette cime. Tous avec des cordes. Ils marchent de pic en pic sans faiblir. Je n’en crois pas mes yeux. Si j’étais de ce côté, il faudrait appeler un hélico pour me faire descendre. Dans un effort surhumain, j’arrive à mettre un pas devant l’autre pour traverser notre côté de la cime. je pose les mains sur un rocher avant chaque pas. Alors que nous avons été rejoins par les trois espagnols, ils me tendent leur appareil photo pour que je les prenne tous les trois. Comment leur dire en espagnol que si je sors ma main du rocher je meurs ? Bon d’accord, je vais le faire. Je prends une photo. Ils me font signe d’en faire une autre, et encore une. Par contre je sais dire « tu me fais chier » en espagnol. Je m’abstiens.

Une femme vient d’atteindre le sommet. Avec ses deux enfants. Vic pour Victoria, dix ans, et Oscar treize. Je suis impressionné. Je regarde David, qui est arrivé il y a quelques minutes, avec de gros yeux. J’avais lu que des enfants faisaient ce sommet, mais le voir de mes propres yeux, c’est impressionnant. Nous discutons. Pauline regarde l’arrête de gauche. Je dis que ce sont des fous. L’année dernière, Pauline était sur l’arrête de gauche. Ok. Il est temps pour moi de descendre. Romain veut encore passer du temps en haut. Romain ne sait pas que s’il descend dans une heure, il me rattrapera quand même. Je lui donne mon numéro. Nous pourrons échanger nos photos.

A mon grand étonnement, je n’ai pas de difficulté à descendre sur la dalle lisse. Le cul posé dessus, je m’aide des brèches pour descendre. Même chose pour la cheminée. En revanche, le dédale m’oblige à descendre ces gros rochers en direction du vide. C’est long. Le temps de choisir le rocher, de savoir quel pied poser et de trouver des prises pour les mains, je perds un temps monstrueux. Je ne sais pas depuis combien de temps j’ai attaqué la descente que Romain arrive déjà à mon niveau. Il est accompagné de trois jeunes hommes. L’un d’entre eux voit que je souffre du vertige et me donne des conseils pour assurer mes pieds. Mais j’ai besoin de mes mains. Je dis à Romain de descendre avec eux. Je vais perdre beaucoup de temps mais au moins je connais le chemin. Il me dit qu’il n’est pas pressé mais j’insiste. J’étais plutôt bien pour la montée, cette fois c’est autre chose. Alors que je les regarde partir, je remarque qu’aucun d’entre eux ne pose ses mains nulle part.

J’attaque de nouveau la pénible descente. Je suis rattrapé David. J’en profite pour faire une pause. Je lui dis toute ma détresse. Il me répond que dans mon état, j’ai raison de prendre le temps d’assurer toutes mes prises. Que la sécurité est primordiale. Je lui propose de passer devant mais il refuse. Alors que nous arrivons en bas du dédale nous sommes rattrapés par Pauline, Vic et Oscar. A présent, même si je vais encore utiliser mes mains, je vais pouvoir avancer à un rythme normal. La sensation de vertige, même si elle est encore présente, s’atténue petit à petit.

Pauline propose aux enfants de me raconter une blague pour me détendre. Aucun des deux n’ose. J’insiste. Toujours pas. Pauline est obligée de commencer la blague et de laisser Vic la finir. Oui ça détend. Je raconte à mon tour une blague de mauvais goût et Vic reprend.

– Il y a 544 briques dans un avion, il y en a une qui tombe, combien en reste-t-il ?

– 543

– Bien. Comment met on un éléphant dans un frigo ?

– On ouvre le frigo, on met l’éléphant et on le referme.

– Ok. Comment met-on une girafe dans un frigo ?

– On ouvre le frigo, on sort l’éléphant, on met la girafe

– Ok. Le Roi Lion fait une fête avec tous les animaux mais il en manque un, lequel ?

– La girafe. Elle est dans le frigo.

– Bien. Une vieille dame traverse une rivière de crocodiles mais il ne lui arrive rien. Pourquoi ?

– Ah, dis moi, je sèche…

– Tout les crocodiles sont à la fête de Roi Lion. Mais quelque chose tombe sur la vieille dame et la tue. C’est quoi qui est tombé ?

Alors que je réfléchis, je vois Vic devant moi qui bascule de son rocher vers le vide. Elle est trop loin, je ne peux rien faire. Alors qu’elle tente de se rattraper en essayant de se stabiliser sur un autre rocher, elle bascule sur son frère qui la retient. Sa mère lui demande aussitôt si ça va. « Oui oui, Oscar a fait airbag ». Et elle continue d’avancer. Je n’ai pas bougé. Elle se retourne vers moi.

– Alors tu as trouvé ce qui est tombé sur la vieille dame ?

Je me vois mal expliquer à une fille de dix ans que je suis en train de perdre mes boyaux. Non. Je ne sais pas ce qu’il est arrivé à la vieille dame.

– C’est la brique de l’avion qui lui est tombée sur la tête.

A la place de Vic, il m’aurait fallu au moins une demie heure de pause pour me remettre. Alors que je me retourne vers David, j’aperçois un couple qui est en train de descendre vers nous. je les observe un moment. Bizarrement, la femme descend de la même façon que moi. d’abord les mains, après les pieds. Les fesses si nécessaire. C’est la première fois que je vois quelqu’un faire comme moi. Alors qu’ils arrivent à notre niveau, je lui fait remarquer que je descends de la même façon qu’elle. Ils se mettent tous les deux à rire, c’était exactement de ça qu’ils étaient en train de parler en me regardant faire.

vue sur les lacs

Pauline avait raison. La descente conviviale me fait du bien. Nous parlons de choses et d’autres, randonnées, travail, enfant. Je ne vois pas le temps passer. Au fil des minutes, nous nous rapprochons du lac d’Aubert. Nous finissons sur un long chemin de terre et de pelouse. Je reconnais ce chemin. C’est le départ de la randonnée pour le pic de Néouvielle. Après le barrage du lac d’Aubert, il aurait fallu prendre à gauche. J’ai suivi la famille, nous avons pris à droite.

Je vais enfin pouvoir cocher l’ascension d’un 3000 sur ma bucket list. C’est ce qu’il me tardait le plus de rayer. Depuis six ans… Mais voilà. Malgré toutes les difficultés que j’ai rencontrées, j’ai beau être extrêmement heureux d’avoir fait cette ascension, ça ne suffira pas pour que je sois rassasié. Maintenant, c’est trop tard, j’ai les Pyrénées dans la peau. Alors si j’attaquais une collection de 3000 ?

J’en profite pour remercier tous ceux qui ont été d’un soutien sensass sur cette ascension. Romain, David, Pauline, Vic et Oscar (j’ai retrouvé tout un lot de blagues Mr et Mme en voiture… Mr et Mme Fonfec, est ma préférée d’entre toutes) Bref, si vous avez de la mémoire, vous devriez tomber sur cet article…

7 commentaires sur “Pic de Néouvielle 2022

  1. Coucou Josselin,
    C’est Vic, merci d’avoir parlé de nous sur ton blog.
    La réponse du Monsieur et Madame Fonfec : Sophie Fonfec (saucisson sec ; en zozotant 🤣) pas sûre que ça soit ça…
    Encore bravo d’avoir réussi malgré ton vertige !!!
    Gros bisous 🙂
    Vic 🤪
    PS : Une dernière blague Monsieur et Madame Sérien ont un fils : comment s’appelle-t-il ?

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      1. Coucou,
        Effectivement j’ai commencé à réfléchir à mon prochain 3000 et pour l’instant mon choix se porte sur le Taillon, le Petit Vignemale ou le Gourdon, mais ça sera pour l’année prochaine…
        Après je suis très attiré par le Pas de Mahomet au sommet de l’Aneto… 🤔
        Et toi Vic?

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  2. Coucou Josselin,
    Un grand bravo à toi d’avoir réussi à gravir ce pic malgré ton vertige!👏
    Et d’avoir réussi à le descendre 😉!
    Sur cette balade du dimanche 😁!!
    Deux moments m’ont particulièrement marqué: L’arrivée au Pic de ces 2 enfants « sans difficulté apparente » accompagné de leur mère (quel Courage et quel Audace! Bravo à cette famille)👏.
    Le moment où au fil de la descente tu prends confiance et peu à peu ce vertige s’estompe !( Et c’était loin d’être gagné au moment où je t’ai rejoint),
    Alors prochain Pic l’Aneto !!!😜

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    1. Coucou!
      Merci beaucoup pour ton com’ mais je pense que d’avoir vachement été accompagné sur ce parcours m’a vraiment aidé à vaincre les démons…
      Alors pour l’Aneto, peut être pas encore, faut que je travaille mon équilibre pour le Pas de Mahomet 😱 Mais bientôt j’espère!!!

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