2025·BLOG·Course à pied

Trail des Valentins 2025

Hello !!!

Petit article court pour débuter une année qui s’annonce costaud, mais tout d’abord, je tiens à remercier tous ceux qui me lisent. 2024 a été une nouvelle fois une année record en nombre visiteurs et de lecteurs. Merci pour ça. Merci aussi pour les encouragements, croyez le, ils me vont tous droit au cœur. (émoji cœur)

J’en profite pour dire qu’il n’y aura rien sur les César cette année. Refroidi par les polémiques sur Karla Sofia Gascon du film d’Audiard, et sur les manœuvres de Bolloré pendant les législatives, j’ai lâché l’affaire… Et pourtant, avec la présidence de Deneuve et le César d’honneur décerné à Julia Roberts, je m’en faisais une joie. Bref.

Traditionnellement, je devrais donner suite à mon dernier article d’octobre avant d’entrer dans le vif du sujet. Vous raconter un peu ce qu’il s’est passé après le marathon des Villages. Clairement, je n’en ai pas la moindre envie… La fin d’année a été des plus chaotiques. Anxiété, perte de sommeil, malaises et j’en passe. Entre les pompiers obligés de venir me ramasser sur un bord de route, moi incapable d’emmener Aubin à l’école après une nuit de deux heures, je suis tombé bien bas. Ce début d’année n’a pas forcément mieux commencé, mais je sais une chose, la course et mon corps (esthétiquement parlant) peuvent faire pencher la balance… Toujours est-il qu’avec 174 kilomètres au compteur en janvier, je démarre l’année avec un mois record. Et j’ai la ferme intention de tenir tous mes objectifs.

Mais quand même, il y a une chose dont je n’ai jamais parlé ici, alors go pour un flashback !

12 février 2023

Ce matin, j’enfile ma paire d’Asics pour mon premier trail, le trail des Valentins à Fargues de Langon. Je suis chez les Rapetou depuis 5 mois, et je viens de comprendre que les deux courses incontournables chez les Rapetou, sont le trail des Valentins et le semi Bazas-Langon. Les Valentins, c’est une course organisée par Sandrine et Pascal, deux Rapetou. Moi qui suis un pur bitume, j’ai hâte de découvrir la course de trail. (émoji ptdr)

Alors, je vais faire vite parce que le trail des Valentins 2023, comment vous dire ?… Voilà, on va dire que c’est pas mon meilleur souvenir (doux euphémisme). Déjà, je n’y connais rien, et comme je ne sais pas ne pas me fixer d’objectif, j’arrive à Fargues avec l’intention de boucler mes 17,5km en 1h30. J’ai froid, et clairement, je ne suis pas, comment vous dire ?… Voilà, je ne suis pas de très bonne humeur. Déjà, j’ai envie de pisser, et comme vous le savez, psychologiquement, je n’arriverai pas à pisser à Fargues. Et puis, c’est bien, des Rapetou partout, coach Fabrice au micro, l’ambiance elle est là. Moi pas. Je vous apprendrai pas qu’il y a des jours où on est bien lunés et d’autres pas. C’est comme ça.

Bref, je prends le départ sur les chapeaux de roues, je suis cramé après le premier kilomètre. J’en ai juste déjà ras le cul. Je subodore que la matinée ne va jamais se terminer. J’ai toujours aussi froid. Y’a que des petites côtes qui me font mal aux jambes. Le Soleil est au rendez vous, il a juste oublié d’activer la fonction chauffage. Là ça fait 5 kilomètres. Voilà. J’ai rien à ajouter à cette information parce que j’en ai toujours ras le cul, j’ai toujours froid. Routine quoi. Je suis dans un groupe, on est une dizaine à se laisser conduire par une fille. Enfin, quand je dis « je suis dans un groupe », j’y suis physiquement quoi. Sinon, mon esprit, lui il est ailleurs. Dans ma voiture, dans ma douche, dans mon lit, enfin pas ici. On vient à l’instant de passer le 8ème kilomètre. Cul de sac. Je suis pas du tout machiste, je préfère le préciser, et c’est un pur hasard si c’est une fille qui a perdu l’itinéraire. Après, on a suivi comme des moutons. Bref, nous sommes perdus, obligés de tous faire demi-tour. Enfin, tous sauf moi. Moi, je suis là, au huitième kilomètre, à l’arrêt, dégouté, parce qu’en vrai, il manquait plus que ça… Et le temps que je perds à me plaindre, je vais pas le rattraper. Ceux de mon groupe, je ne les reverrai plus de la course. J’ai les jambes lourdes, j’ai pas envie, je suis comme un ado en crise, et je me jure : plus jamais. Plus jamais le trail des Valentins, plus jamais de trail, plus jamais. C’est une vraie promesse. Je franchis la ligne d’arrivée, j’ai fait 1h35, je suis à deux doigts du malaise et convaincu de bien me connaître, parce que je savais avant même de m’inscrire, que les courses pour moi, c’était sur du goudron. Maintenant c’est une certitude.

Photo Camille B

11 février 2024

Aujourd’hui, c’est le trail des Valentins. Il pleut, je suis dans mon canapé, et surtout, ne vous inquiétez pas pour moi, tout va bien!

09 février 2025

Avant de commencer, il y a trois choses que j’aimerais dire avant que vous me reprochiez de ne pas avoir tenu ma promesse…

D’une, c’est pas parce que je n’aime pas les trails que je n’aime pas courir sur les chemins. Au contraire. Ca, Jérémie, il l’a capté. Mais lui, il comprend pas pourquoi je m’éclate aux entraînements en forêt, dans le sable, dans les flaques, tout en m’entêtant à dire que je n’aime pas les trails. C’est vrai qu’il y a un paradoxe que je ne sais pas expliquer moi même.

De deux, le 16 juin 2024, on a fait un entraînement ‘trail’ qui s’est terminé par une sortie canoë, suivie d’un pique nique, et d’une dernière bière avec entre autres, Sandrine et Pascal. Evidemment, la course des Valentins est arrivée sur le tapis. Manœuvre habile de Sandrine, qui ne saisit pas pourquoi j’ai totalement kiffé ma journée, et pourquoi je n’ai pas été capable de prendre du plaisir sur le trail des Valentins l’année dernière. Je partage la même incompréhension. Mais, au fil de la conversation, l’énigme devient plus limpide. « Se fixer un objectif », tous sont unanimes, c’est là l’erreur. L’allure bitume n’est pas la même que l’allure trail. J’ai démarré le trail des Valentins en 2023, comme si j’étais au beau milieu d’une route départementale, avec la frustration à chaque kilomètre, de ne pas aller assez vite. Ce constat me pousse à la réflexion. Il est vrai que je n’aime pas me sentir démuni face à mes objectifs. Et si je ne me suis jamais senti capable de démarrer une course sans la moindre intention chronométrique, qu’en aurait-il été si je ne m’étais rien enfoncé dans la tête ? Oui, je serais probablement arrivé de bonne humeur, et comme les autres, j’aurais profité de ma matinée…

Avec Aubin après la sortie canoë

Et enfin, troisième et dernier argument, il n’y a pas longtemps, juste avant un entraînement, Sandrine me dit que si je veux m’inscrire aux Valentins, elle fera en sorte que j’ai le dossard N°1. STOP, c’est bon, tope la, je suis carrément partant ! Je suis ce genre de mec que tu peux acheter avec n’importe quel argument… Cela dit, les organisateurs de course se voyant attribuer les numéros de dossard de manière aléatoire, je ferai la course avec le dossard 1976, avec un numéro « 1 » ajouté à la main par Sandrine (émoji mdr).

mon dossard

Aujourd’hui, ah oui on est revenu au jour de la course. Aujourd’hui, j’ai un objectif, un seul : kiffer et ne prendre que du plaisir. Ca fait quatre jours qu’il pleut, le terrain doit être lamentable mais je vais me donner les moyens d’apprécier la matinée. Le départ est à 10h15. J’arrive très tôt, pour me garer le plus prêt possible et garder ma cigarette électronique à portée de main, et aussi parce que j’ai été volontaire pour accompagner la course des enfants avec Jérémie et Frédéric.

A 9h, j’encourage les randonneurs qui partent pour la marche de 11km et à 9h30, je retrouve Jérémie et Frédéric pour le départ des enfants. Je reste à l’arrière avec Fred. Après 50 mètres de course, nous voilà tous dans un couloir de boue infecte. Il suffit d’y mettre un pied, puis le deuxième pour n’en avoir déjà plus rien à foutre. Un gamin y perd sa chaussure. Je trouve ça, et par « ça » j’entends l’ensemble, la boue, la course, la pluie, je trouve ça très amusant. Et pour donner un peu plus de clarté, je suis de bonne humeur. Non je suis de très très bonne humeur. J’ai bien dormi, j’ai pas trop froid, je suis content d’être là. Pas d’objectif, pas de boule au ventre. Et, je précise que je ne prends aucune drogue, mais métaphoriquement, je suis un agneau sous LSD. Ca fait excessivement longtemps que je n’ai pas été dans un tel état. Pour tout vous dire, ce matin, j’ai la mayo, et si j’ai la mayo, j’ai le ketchup, et si j’ai le ketchup, j’ai la frite, et comme j’ai la frite, j’ai la Pataaaate!!! (émoji ‘désolé pour ça’, vous savez, c’est l’émoji de bonhomme qui lève ses mains à hauteur d’épaules).

C’est la première fois que ça m’arrive, je veux dire, d’avoir une telle patate. Généralement, il y a chez moi ce mélange d’excitation et d’anxiété d’avant course. Les Rapetou sont très nombreux, entre 30 et 40. La sono nous fait chanter, danser, la matinée commence excellement bien.

la team Rapetou – photo Bruno G

10h17 Top départ. Pas question de me cramer, je pars lentement, je parle un peu, beaucoup, à Thomas, Julianne, Frédéric, les Olivier etc… Le terrain est dégueulasse et ça m’amuse au plus haut point. Les pieds glissent, je suis à l’affut de la moindre chute. J’ai envie de sauter dans les flaques pour éclabousser les autres mais je n’ose pas. Parce que les flaques, la boue, moi qui accorde autant d’importance à l’hygiène, à la propreté, cette fois, je ne cherche pas à les esquiver. Au contraire. Je sais que j’ôterai mes chaussures et mes chaussettes sur le paillasson. Je sais que je marcherai sur les talons jusqu’à ma baignoire, mais là, présentement, si j’ai envie de me la jouer Léon Marchand et de plonger dans la boue, rien ne me retient. Cela dit, je n’irai pas jusque là. Mais voilà, vous savez, je suis comme ce gamin qui a trouvé une PS5 sous le sapin.

Photo Camille B

Au fil des kilomètres, j’accélère. Un des Olivier est avec moi. Il est dans une grande forme. Je repère Serge au loin. Serge m’a été d’une grande aide sur mon dernier Bazas-Langon. Plus loin encore, j’aperçois, Jérémie. En ce moment, c’est avec lui que je fais tous mes fractionnés du mercredi. Il dit qu’on est à peu prêt au même niveau, mais non, chaque mercredi, je suis dans le rouge. Au delà de mes limites. J’adore l’avant et l’après mais la séance est toujours très compliquée pour moi. Mais là je suis bien, et il est peut-être temps pour moi de rentrer dans la course. Sans pression.

Là ça y est, ça fait pas loin de 6 kilomètres, je suis dans ma course. J’ai perdu Olivier 1 lors d’une accélération dans une côte. Je me suis mis dans le orange pour arriver au niveau de Jérémie et d’un autre Olivier du club. Le terrain est très glissant et j’entends Olivier 2 derrière moi qui se prend une gamelle. Je me retourne, il me semble qu’il est par terre, pas de bobo. Alors que j’ai calé mon pas sur celui de Jérémie, je réalise que je prends mon pied. Je profite d’une double gorgée d’eau au ravito du 10ème kilomètre. Je me sens bien et physiquement et moralement, le parcours est, finalement génial et je ne ne vois pas les kilomètres passer. Jérémie, qui chaque année aide à la préparation des Valentins, nous avertit de chaque obstacle à venir. Il connaît le chemin sur le bout des doigts, aucun risque de se perdre cette année.

Nous faisons une bonne partie de la course aux côtés de Chloé qui est accompagnée de Damien, créateur de la chaîne Youtube La Tanière de Damien. Clairement, je ne connais absolument pas. Aujourd’hui, il suit Chloé qui vise un podium et finira 2ème féminine. Je mets la vidéo en fin d’article, elle illustre parfaitement le terrain boueux et glissant qui jonche le sol ce matin.

Certaines côtes sont délicates mais pour le Bazas-Langon qui aura lieu le 9 mars, je me tape énormément de côtes pour être prêt à les affronter le jour J. Ca a été mon gros point faible en 2020. En 2022 aussi, et évidemment en 2023. Cette année, je veux que ça soit mon point fort. Et mine de rien alors que je ne regarde ma montre que pour voir le nombre de kilomètres effectués, je me rends compte que la course passe à une vitesse phénoménale, et surtout, pas le moindre couac à l’horizon. Des flaques aussi profondes que ma baignoire, tout le monde se la joue Philippe Candeloro sur les glissades. On est tous crades et mouillés de la tête aux pieds. Clairement je ne suis pas dans mon élément. Il n’empêche que je suis hilare. Je ne reconnais rien du parcours. Peut-être parce que deux ans auparavant je n’avais pas fait l’effort de lever la tête. Vignes, forêt, les jolis spots sud-girondins se succèdent.

Photo Stéphane T

A trois kilomètres de l’arrivée, on commence à se détacher avec Jérémie. Est-ce qu’on accélère, est-ce que ça craque derrière ? Je n’en ai pas la moindre idée, tout ce que je sais, c’est que maintenant, ça commence à devenir compliqué. Mais pas question de lâcher ou de ralentir. C’est pas le moment. Nous sommes plus proches que jamais de l’arrivée. Jérémie m’avertit d’une côte assez compliquée à venir. Oui je la vois. « Non c’est pas celle là, c’est une autre ». Ah ok. Petite désillusion pour moi… Ah oui la voilà. Effectivement… Il lève le doigt vers la gauche et me montre l’arbre où la côte s’arrête. Ah ok, j’avais pas vu sur la gauche. Dur. Cela dit, c’est la première année que je me sens aussi bien dans les côtes. Alors que nous montons droit vers une tour médiévale, Jérémie me dit que ça tire, que c’est compliqué. Je passe devant, je suppose et espère qu’il se cale sur moi. Chaque pas représente un effort dans cette escalade qui semble interminable.

Alors que nous sommes très proches de l’arrivée, Jérémie repasse devant et me dit qu’on finit la course ensemble avant de piquer une accélération. Cette fois c’est chez moi que ça commence à tirer. Je ne m’attendais pas à cette accélération, la côte m’a essoufflé et je dois fournir un gros effort pour suivre la cadence. Mais c’est bon, la sono fait résonner la voix de Coach sur la ligne d’arrivé imminente, ça y est c’est la fin! Après une dernière accélération, nous franchissons la ligne d’arrivée les mains levées, en 1h29min57s pour moi. Je suis en joie. Pas à cause du chrono, parce que la vérité, j’ai oublié d’arrêter ma montre.

Photo Bruno G

Alors, on dit qu’il y a que les cons qui changent pas d’avis… Et si c’est vrai, rétrospectivement, j’ai été très con! Parce que je viens de faire une course génialissime. Jusqu’à ce jour, je n’ai pris du plaisir que lorsque mes objectifs étaient atteints. Plaisirs éphémères, sous pression, plaisirs de boules au ventre, illusions de plaisir. Et ce soir, je ne réalise pas seulement que mon opinion sur les trails a fait un virage à 180°, mais je réalise également qu’il était illusoire de croire que seule la réalisation de mes objectifs pouvait me donner le bonheur de courir. Aujourd’hui, j’ai été juste heureux de ne rien attendre, de faire cette course, de la faire pour moi… Et si je suis content de réaliser l’objectif que je m’étais fixé il y a deux ans, j’aurais été dans le même état d’euphorie si j’avais fait cette course en deux heures. Je l’aurais juste été un peu plus longtemps…

Mais rassurez vous, j’ai bien l’intention, cette année, de me donner des gros coups de pied au cul. Parce que c’est bien beau tout ça, mais il va être temps de faire le Bazas-Langon sous les 1h35, et surtout, surtout, la réalisation d’un marathon sous les 3h30… Bref, vous l’aurez compris, on se retrouve dans un mois au plus tard… (émoji fire)

Et peut importe qui lira, qui lira pas cet article, mais merci à Sandrine et Pascal, parce que finalement oui, les trails c’est bien, mais j’ai pris conscience de bien plus encore aujourd’hui… Merci évidemment à Jérémie parce que je suis pas prêt de l’oublier cette course, merci aux organisateurs et aux bénévoles qui ont livré le Soleil fictif de la matinée, et merci aux photographes de la course qui ont alimenté cet article et immortalisé de beaux souvenirs.

Vidéo de la chaîne YT La Tanière de Damien

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